Rhume, Grippe, Allergies Y voir clair pour mieux passer à travers

Nez bouché, toux profonde, mal de gorge, fièvre, sueur froide, maux de tête, douleur musculaire, faiblesse et fatigue intense… Que nos symptômes soient attribués à un rhume, une grippe ou encore une allergie – peu importe la cause, une chose est certaine : c’est intense et désagréable. Pourtant, il y a moyen de passer à travers ces moments plus rapidement, avec moins de souffrance, et en ressortir grandi plutôt qu’épuisé et appauvri.

Ce qu’il faut comprendre c’est qu’il y a une réalité physiologique et biomécanique indéniable qui sous-tend les symptômes communs de ce qu’on appelle un “rhume”. Mucus, toux, fièvre, sueur et diarrhée; tous témoignent d’un corps qui tente d’éliminer un surplus de toxines d’une façon plus drastique que d’habitude.

L’objectif de cet article est de dresser un portrait global de ce mécanisme d’élimination pour clarifier comment on peut aider notre corps durant ces épisodes et ainsi diminuer l’intensité et la durée de nos symptômes.

L’IMPORTANCE DE L’ÉLIMINATION

Il est dit qu’un corps humain est constitué d’une dizaine de billions (mille millards !) de cellules. Chacune de ces cellules est une unité de travail — tout comme votre bureau ou une manufacture qui sont essentiellement des cellules du “corps” de votre muncipalité. En opérant et remplissant sa fonction, chaque cellule génère des “déchets” qui doivent être évacués de son environnement pour qu’elle continue de vivre et fonctionner de façon optimale.

On y pense pas souvent, mais il y a une raison pour laquelle on ne fait pas “nos besoins” à terre au même endroit où l’on se repose, mange, travaille ! Ce n’est pas difficile d’imaginer qu’on ne fonctionnerait pas aussi bien… Au fait, ce deviendrait rapidement invivable.

Notre bien-être, notre santé et notre capacité de fonctionner optimalement dépend donc d’un système d’évacuation élaboré qui permet d’acheminer nos déchets hors de notre environnement – par nos toilettes et le drain de plomberie de notre maison jusqu’au conduits municipaux – pour ensuite les mener jusqu’à une station de décontamination pour qu’ils soient éventuellement rejetés à l’extérieur du “corps” de notre société.

Imaginez donc l’impact d’un bris d’aqueduc central qui bloquerait l’évacuation des toilettes de milliers de personnes ! Ou si les éboueurs arrêtaient de collecter notre compost et nos vidanges ménagères, en pleine canicule de juillet ! On verrait l’importance fondamentale de la libre circulation du système éliminatoire de notre société.

Il en va de même pour le corps et son système éliminatoire qui fonctionne de façon semblable à notre système d’aqueduc municipal et à pour fonction d’acheminer vers l’extérieur du corps les substances toxiques et tout ce dont notre corps n’a plus besoin. Dans l’humain, ce système est constitué d’immenses réseaux de conduits qui – comme des petits ruisseaux qui convergent en rivières puis en fleuves – permettent de relier la moindre cellule à l’ensemble du corps et ainsi d’assurer l’évacuation (conduits veineux et lymphatiques → pensez : “drain de toilettes”) et l’approvisionnement (conduits artériels → pensez : apport en eau fraîche ) de chacune de nos billions de cellules.

Les conduits d’élimination acheminent les déchets cellulaires à l’extérieur de notre corps par différentes voies : par nos intestins pour qu’ils soient évacués dans nos selles, par nos reins qui régulent et filtrent ce qui sort par notre urine, par nos poumons qui se chargent d’expulser les toxines et le CO2 à l’expiration, et par les pores de notre peau. Tout pour que la cellule ne soit pas “coinçée” avec ses propres déchets dans son environnement de travail et de vie !

L’IMPORTANCE DE LA LIBRE CIRCULATION

Sans entrer dans les détails du système de conduits et des stations de purifications du système éliminatoire humain, la clé et le point central à retenir ici est l’importance primordiale de la libre circulation des liquides vitaux du corps. Un corps en santé évacue les toxines produites avant qu’elles ne posent un problème à l’organisme. Dans l’éventualité d’une augmentation de toxines en circulation dans le sang, le corps réagira en augmentant son élimination sans qu’il n’y ait nécessairement la survenue de symptômes. Cette capacité d’élimination est cruciale puisqu’elle s’assure de garder le taux de toxines dans notre sang sous un seuil critique. Tout comme l’analogie avec nos toilettes, c’est lorsque le système éliminatoire ne parvient pas à répondre à la demande et que les toxines s’accumulent que ça pose rapidement problème.

Pensez-y, le sang est le transporteur principal, le fluide qui abreuve et nourrit l’entièreté des cellules de notre corps. Le corps ne peut pas se permettre que le sang devienne toxique, ni que sa composition en soit le moindrement altérée au-delà ou d’un niveau critique. Sa survie en dépend! Le corps surveille de façon extrêmement précise le moindre changement dans la composition chimique du sang. La plus légère augmentation de sa teneur en oxygène, sodium ou calcium par exemple déclenche immédiatement une série de réactions dans le but de rétablir l’équilibre sanguin adéquat.

Dans l’éventualité où le corps fait face à une augmentation des toxines dans les tissus et dans le sang et que le système éliminatoire peine à répondre à la charge de travail avec la capacité des voies éliminatoires usuelles, il fera spontanément appel à des mécanismes “inhabituels” pour répondre à la situation inhabituelle et rétablir un niveau de toxicité acceptable. Et entrent en scène notre toux, mucus, fièvre, sueur, et diarrhée !

SYMPTÔMES D’ÉLIMINATION

Quand le corps tousse, il tente d’expulser des substances indésirables par nos voies respiratoires. Le mucus est une substance tampon qui protège les tissus sensibles de nos conduits d’être irrités par le passage de toxines acides en lubrifiant les voies et englobant les déchets pour le transport hors du corps. La fièvre ou une élévation de la température est entre autres choses une façon de liquéfier les fluides corporels pour augmenter la circulation et faciliter l’évacuation. La sueur c’est l’évacuation d’un surplus de toxines par les pores de notre peau. La diarrhée c’est le corps qui choisit et favorise une évacuation immédiate des toxines plutôt que d’allouer des ressources à tenter de digérer et d’assimiler les nutriments de ce qui a été ingéré.

Le corps réorientera toujours ses ressources aux besoins les plus urgents et fondamentaux. En temps de “crise” comme ce qu’on appelle communément un “rhume”, on en voit les conséquences de façon marquée selon l’intensité de l’épisode. Autrement dit, c’est le corps qui amplifie soudainement et radicalement son mode “Économie d’Énergie” – comme votre iPhone ou votre ordinateur portable – choisissant de limiter certaines fonctionnalités pour préserver l’intégrité de ce qui importe davantage. Ce n’est pas le temps de bâtir, mais plutôt de faire le ménage de son environnement interne.

Ainsi, ce qu’on appelle des “symptômes” ce sont toujours et sans exception l’expression de tentatives intelligentes, précises et orchestrées d’un corps qui essaie de répondre à la situation avec les ressources qui lui sont accessibles.

Autrement dit, c’est l’efficacité de notre élimination qui détermine si le corps devra ou non avoir recours à ses mécanismes éliminatoires “d’urgence”. L’intensité et la durée des “symptômes” dépendra de la facilité qu’a le corps à libérer les toxines et retrouver son équilibre interne. Et cette facilité dépend de la vitalité des tissus et organes du système éliminatoire, de la quantité de toxines déjà présentes, ainsi que de la quantité qui seront ajoutées durant cette période.

Buvez un verre de vin alors que vous êtes en pleine indigestion et vous verrez ce que je veux dire. Déjà le corps peine à se détoxiquer, d’où son “indigestion”; la dernière chose dont il a besoin c’est d’une surcharge de travail! Plus un corps est toxique et son système d’élimination usuel est épuisé, voire amorphe, plus il sera déjà saturé: la moindre augmentation de toxines nécessitera l’activation immédiate de ses méthodes d’élimination en renfort.

En temps de “crise”, les faiblesses du corps déjà présentes sont amplifiées. C’est dans ces moments critiques où le corps tente de se détoxiquer de façon prononcée que ce qui gêne la circulation généralement sans causer trop de dommages devient un problème. C’est quand soudainement vient le trafic de l’heure de pointe que la construction sur l’accotement crée un bouchon de circulation et devient alors problématique.

Ainsi, le réel problème c’est que quelque chose gêne et limite la capacité d’élimination du corps qui, comme on l’a clairement vu plus tôt, repose entièrement sur la fluidité des conduits d’évacuation. C’est la TENSION qui entrave la libre circulation.

À la manière d’un garrot utilisé pour couper la circulation dans le cas d’une hémorragie, les tensions maintenues et logées au sein même des tissus de notre corps viennent comprimer la circulation de nos liquides vitaux. Ces tensions génèrent des blocages et créent de la congestion dans nos conduits et limitent grandement le fonctionnement de notre corps. En ce qui a trait à l’évacuation, une congestion des conduits implique une stagnation des toxines qui devaient être évacuées urgemment. Clairement ce n’est pas désirable, et c’est l’ensemble de l’organisme qui en souffre. Au fait, on en ressent les effets qui s’expriment en une panoplie de symptômes collatéraux: maux de tête, indigestion, faiblesse intense, confusion mentale, douleur musculaire, etc. Plus on est tendu, plus notre corps en souffre.

RELAXER POUR ASSISTER LE CORPS

À la lumière de ce qui a été partagé plus haut, il devient assez évident que la clé réside dans la capacité de relâcher nos tensions afin de faciliter la circulation dans notre corps. Comme lorsque l’accrochage routier est libéré et que le trafic se remet à circuler librement, quand une tension est relâchée dans le corps et que la circulation redevient fluide, on se sent beaucoup mieux.

La relaxation consciente est un Art – une pratique profonde et subtile à laquelle on peut dévouer notre vie entière. L’univers de la tension et de la relaxation est immense; c’est une science qui dépasse grandement la portée de cet article. Ceci dit, avec ce que nous venons d’éclaircir, vous êtes déjà en mesure de voir comment il est possible par vous-même d’aider votre corps dans son effort d’élimination et de détoxication durant ses épisodes.

Déjà prendre conscience de l’impact d’être tendu sur notre corps et porter attention à l’origine de ce qui nous tend est un immense pas en avant. En apprenant à relaxer de façon méthodique nos différentes tensions, et avec certaines actions simples pour assister le corps comme s’hydrater et manger très léger et chaud et éviter les substances toxiques, synthétiques ou difficiles à digérer, la grande majorité des symptômes de rhume dont on souffre peuvent être soulagés grandement.

Dans mon prochain article, j’aborderai plus en détail comment l’ostéopathie peut nous permettre de se remettre plus rapidement et naturellement de nos épisodes de “maladie”. Avec cette compréhension simple du fonctionnement de notre corps et quelques principes pratiques thérapeutique de base, il est possible d’apprendre à s’auto-traiter en utilisant certaines postures simples avec une approche ostéopathique pour nous permettre de relaxer notre corps et l’assister quand on traverse de tels épisodes.